Stratégie politique de l’Union en Amérique latine (débat)
C’est vrai que, avant d’être parlementaire, j’arpentais les rues des cités de France, j’allais chasser du voyou, je faisais face à des refus d’obtempérer, à des cambrioleurs, à des agresseurs, et j’étais utile à ma société, à la République française qui m’a tout donné. Donc, depuis 2019, le Salvador est passé d’un des pays les plus violents au monde à l’un des plus sûrs d’Amérique latine. Le taux d’homicide est passé de plus de 100 à moins de 2 pour 100 000 habitants. Ces chiffres feraient rougir des chefs d’États, dont le mien, car malheureusement, l’ensauvagement fait rage dans mon pays. Les gangs qui faisaient régner la terreur dans les rues ont été neutralisés. Des millions de Salvadoriens vivent aujourd’hui dans une sécurité retrouvée. Plus de 93 % sont satisfaits du bilan sécuritaire du président Bukele. Quarante mille places de prison ont été créées en sept mois. Dans mon pays, nous avons mis presque huit ans pour en créer à peine 7 000 sur les 15 000 que M. Macron avait promis. Vous imaginez? Alors je pose une question simple: pourquoi parlons-nous du Salvador aujourd’hui, maintenant que la violence a reculé? Je ne me souviens d’aucun débat urgent ici, d’aucune indignation généralisée au sein de cette Assemblée. Pourtant, à l’époque, les victimes existaient déjà, les victimes dont on ne parle jamais, qui sont si souvent oubliées. Qui parlait de la terreur des gangs, des mères endeuillées, des enfants menacés, des quartiers pris en otages? Ce «deux poids, deux mesures» interroge. Le gouvernement de Bukele dérange-t-il parce qu’il réussit tant là où d’autres ont échoué? J’insiste, la sécurité est un droit fondamental, au même titre que la liberté. Entretenir de bonnes relations avec nos partenaires d’Amérique latine est primordial, et ce n’est pas avec des injonctions, ni à travers un prisme idéologique, ni à travers une haine de ce pays que nous y arriverons. |

