Stratégie politique de l’Union en Amérique latine (débat)

Stratégie politique de l’Union en Amérique latine (débat)

  Matthieu Valet (PfE). – Madame la Présidente, chers collègues, en tant que commissaire de police ayant consacré ma vie à lutter contre la criminalité, je considère que les résultats spectaculaires obtenus à El Salvador en matière de sécurité méritent au moins notre intérêt, plutôt que la dénonciation, votre dénonciation systématique, comme c’est le cas dans ce rapport.

C’est vrai que, avant d’être parlementaire, j’arpentais les rues des cités de France, j’allais chasser du voyou, je faisais face à des refus d’obtempérer, à des cambrioleurs, à des agresseurs, et j’étais utile à ma société, à la République française qui m’a tout donné.

Donc, depuis 2019, le Salvador est passé d’un des pays les plus violents au monde à l’un des plus sûrs d’Amérique latine. Le taux d’homicide est passé de plus de 100 à moins de 2 pour 100 000 habitants. Ces chiffres feraient rougir des chefs d’États, dont le mien, car malheureusement, l’ensauvagement fait rage dans mon pays. Les gangs qui faisaient régner la terreur dans les rues ont été neutralisés. Des millions de Salvadoriens vivent aujourd’hui dans une sécurité retrouvée. Plus de 93 % sont satisfaits du bilan sécuritaire du président Bukele. Quarante mille places de prison ont été créées en sept mois. Dans mon pays, nous avons mis presque huit ans pour en créer à peine 7 000 sur les 15 000 que M. Macron avait promis. Vous imaginez?

Alors je pose une question simple: pourquoi parlons-nous du Salvador aujourd’hui, maintenant que la violence a reculé? Je ne me souviens d’aucun débat urgent ici, d’aucune indignation généralisée au sein de cette Assemblée. Pourtant, à l’époque, les victimes existaient déjà, les victimes dont on ne parle jamais, qui sont si souvent oubliées. Qui parlait de la terreur des gangs, des mères endeuillées, des enfants menacés, des quartiers pris en otages? Ce «deux poids, deux mesures» interroge. Le gouvernement de Bukele dérange-t-il parce qu’il réussit tant là où d’autres ont échoué?

J’insiste, la sécurité est un droit fondamental, au même titre que la liberté. Entretenir de bonnes relations avec nos partenaires d’Amérique latine est primordial, et ce n’est pas avec des injonctions, ni à travers un prisme idéologique, ni à travers une haine de ce pays que nous y arriverons.

Situation en Afghanistan: soutenir les femmes et les communautés

Situation en Afghanistan: soutenir les femmes et les communautés touchées par les récents tremblements de terre (débat)

Monsieur le Président, alors que le pays se relève encore d’une guerre de vingt ans entre les talibans, Daech et le pouvoir démocratique, l’Afghanistan est frappé par un tremblement de terre inédit et meurtrier.

Comme beaucoup, j’ai apprécié que ce débat mette les femmes au cœur de l’enjeu humanitaire; ces femmes, victimes au même titre que tous les civils, mais que les secours refusent parfois de toucher par dogmatisme religieux. Mais dans ce pays comme dans tant d’autres, les femmes étaient des victimes bien avant les catastrophes naturelles et le resteront malheureusement après.

En effet, le véritable tremblement de terre a lieu ici même. C’est l’abandon complice par l’Europe de régions entières du monde, ou pire, de régions livrées aux islamistes. C’est le soutien affiché, décomplexé, comme en Syrie, à des leaders issus du terrorisme qui frappaient autrefois la France en plein cœur, comme d’autres pays d’Europe – notamment l’Espagne et, autrefois, le Royaume-Uni.

N’attendons pas des phénomènes naturels pour nous révolter. Les femmes, comme bien d’autres minorités – notamment les chrétiens d’Orient – sont systématiquement les victimes de tous ces nouveaux régimes qui profitent de votre lâcheté politique, de l’hypocrisie qui règne dans ce Parlement et dans nos institutions.

En conclusion, permettez-moi de saluer la mémoire de nos soldats, nos soldats français, mais aussi européens, qui ont perdu leur vie en Afghanistan pour lutter jusqu’au bout de leurs forces contre cet islamisme.